C’est en apprenant l’existence de Chocolat que j’ai découvert que c’était le nom de scène du clown Rafael Padilla. Pourtant en voyant le long métrage, je me suis rendue que je le connaissais, enfin que je l’avais déjà vu. Même si le film est inspiré de sa vie, ce n’est pas un biopic et il y a donc quelques libertés et modifications. Mais de tout façon, Roschdy Zem fait ce qu’il veut avec son bébé 🙂
Synopsis : Du cirque au théâtre, de l’anonymat à la gloire, l’incroyable destin du clown Chocolat, premier artiste noir de la scène française. Le duo inédit qu’il forme avec Footit, va rencontrer un immense succès populaire dans le Paris de la Belle époque avant que la célébrité, l’argent facile, le jeu et les discriminations n’usent leur amitié et la carrière de Chocolat. Le film retrace l’histoire de cet artiste hors du commun.
Autant commencer par le meilleur, c’est à dire le duo d’acteurs, avec une mention spéciale pour James Thierrée. Bon je le connaissais beaucoup moins qu’Omar Sy donc c’était une chouette découverte. Il incarne le clown Footit (j’avoue la 1ère fois j’ai compris Footix et j’ai eu très peur 😀 ) et il fait le très bien ! En même temps, il est revenu à ces premières amours avec le cirque qu’il connaissait depuis ces 4 ans. D’ailleurs, c’est lui qui s’est chargé des numéros présents dans le film. Il a surtout su me toucher avec ce rôle, l’évolution du personnage, son amour pour le spectacle, mais aussi les démons et les quelques mystères qu’il entoure, tout est excellent.
De l’autre côté, Omar est lui aussi très bon. Il ne tombe pas dans la caricature et retranscrit les différentes facettes du personnage qu’il joue. Ces dernières m’ont un peu gêné : voir Chocolat se perdre très vite et facilement dans les excès du jeu, de l’argent de l’alcool m’a empêché d’apprécier le clown. D’un côté, je trouve çà dommage et de l’autre, je me dit que vu comme Omar peut m’arracher très vite un sourire, c’est qu’il est très fort. D’ailleurs, il ne faut pas s’attendre à une comédie très très drôle. Très vite, le racisme, la condition d’esclave débarquent et font malheureusement trop vite penser qu’il y a un siècle plus tard beaucoup de boulot …
Par contre, j’ai trouvé que par moment la relation entre les 2 hommes étaient trop orientée vers une dissociation blanc intelligent et noir bête. Les deux hommes ont été filmés à l’époque par les frères Lumières, ce passage est dans le long métrage ainsi que le court d’origine. C’était très bizarre car en voyant ces vieilles images, je n’avais pas du tout l’impression de voir la même représentation du duo. Là elle m’a semblé que les 2 clowns étaient beaucoup plus sur un pied d’égalité.
Pour repartir sur une note plus positive, la reconstitution du Paris des années 1900 m’a épatée. J’ai peut être trop tendance à avoir un a priori négatif et à imaginer des décors pourris en carton pâte pour un film français. En tout cas là, çà m’a fait ravaler mes préjugés péjoratifs ! J’ai découvert la ville avec ses petites ruelles pavés, certains bâtiments comme celui du Nouveau Cirque et certains coins plus insalubres …
Enfin, même s’il y a quelques défauts avec des lenteurs, je vous conseille d’aller faire un tour dans les salles obscures. Vous pourrez en premier lieu pour faire connaissance avec Rafael Padilla et découvrir un artiste oublié (il y a quelques libertés historiques mais vu ce que j’ai lu ensuite, le principal est bien retranscrit) et puis vous pourrez admirer le nouveau duo mis en place qui (je me répète beaucoup) est superbe.
Crédits Photos : ©2015 Mandarin Cinema – Gaumont-Photographe Julian Torres